Visiter Rocinha au Brésil, la plus grande favéla d’Amérique Latine

Impossible de se rendre au Brésil sans constater les impressionnantes inégalités économiques entre les habitants. Situés à la périphérie des grande villes, les quartiers défavorisés sont loin de passer inaperçus, et font souvent l’objet d’attractions touristiques pour les voyageurs. Si vous êtes en vacances à Rio de Janeiro, vous serez sûrement tenté d’aller découvrir la plus grande favéla d’Amérique Latine, Rocinha. Voici dans cet article quelques conseils qui vous aideront à la visiter de manière la plus éthique possible.
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Pour commencer, qu’est-ce qu’une « favéla » ?
Les favélas au Brésil sont les quartiers défavorisés, traduction exacte du mot « bidonvilles ». Elles sont nées de l’exode urbain des esclaves qui se sont sont réfugiés dans les « morro » (montagnes) lorsqu’on leur a rendu leur liberté. Il s’agit aujourd’hui de quartiers occupés par des habitants à faibles revenus et pour la plupart dirigés par des trafiquants de drogue. Les habitations ont été construites avec divers matériaux, et sont entassées les unes sur les autres, ce qui leur donne cette apparence désordonnée.
Rocinha, une favéla pacifiée
La plus grande favéla d’Amérique Latine n’est autre que Rocinha, à Rio de Janeiro, qui contient 34 quartiers. Rocinha est une favéla dite « pacifiée » c’est à dire que la criminalité est apaisée et qu’on peut s’y rendre en toute sécurité. En effet, il est fortement déconseillé de vous promener dans une favéla qui subit encore des guerres de gangs de trafiquants de drogues, c’est très dangereux ! Il y a d’autres favéla pacifiées dans la zone sud de Rio dans lesquelles vous pouvez vous promener sans crainte : Vidigal et Babilonia.

Pourquoi est-il important de visiter une favéla ?
Le Brésil attire de nombreux visiteurs pour ses superbes plages, ses quartiers bohèmes et son ambiance festive et conviviale. Pourtant, cela ne reflète pas toute la diversité du pays, et il est important d’aller découvrir les autres facettes. Cela passe donc également par la visite d’une favéla !
La culture des favélas est assez différente de celle des habitants du centre-ville de Rio, et donc très intéressante. Cela vous permettra de voir par vous même la réalité de ces quartiers trop souvent reniés pour une mauvaise réputation. Les habitants ne sont pas tous des bandits ou des trafiquants de drogues, mais des familles avec simplement des revenus moins élevés que la moyenne. Il est important de déconstruire les clichés et aller voir de soit même la réelle vie dans les favélas.
Comment visiter Rocinha de manière éthique ?
Depuis le centre de Rio de Janeiro, de nombreux guides vous proposeront la visite de Rocinha. Mais il s’agit pour la plupart d’excursions qui s’apparentent à la visite d’un zoo, où vous ne sortirez parfois même pas de la voiture ou ne descendrez pas du moto-taxi.
Pour la visiter de manière la plus éthique possible, rien de mieux que de choisir comme guide un habitant de la favéla ! Je vous conseille pour cela Léandro, guide de l’agence Brésil Mon Amour fondée par sa compagne Laeticia, une youtubeuse française expatriée à Rio depuis plusieurs années. La visite dure environ 3h et coûte 215 reals par personne. Il est possible de visiter la favela seul, mais il est très difficile de ne pas s’y perdre (c’est un véritable labyrinthe !) et ce serait dommage de passer à côté de précieuses explications sur le mode de vie des habitants.
Pendant le tour, vous serez guidés en moto taxi puis à pied dans le cœur de la favela, avec toutes les explications sur son organisation et le mode de vie des habitants : nettoyage, courrier, poubelles, déménagement, solidarité entre chacun,… C’est fascinant ! Vous serez également invités à découvrir une activité très répandue dans les favélas : les batailles de cerf-volant !
Il vous sera possible d’emporter avec vous tout ce que vous souhaitez : appareil photo, téléphone, porte-monnaie, vous ne risquez rien ! En effet, Léandro vous expliquera que les chefs des quartiers bannissent les agressions faites aux touristes car cela fait venir la police dans la favéla – la hantise des trafiquants – vous êtes donc plus en sécurité dans la favéla que dans le centre-ville de Rio.
Les seuls endroits où vous devrez éviter de sortir votre téléphone pour prendre des photos, seront d’ailleurs les rues des dealers. Là aussi, c’est impressionnant ! Vous verrez en effet des tables où sont exposées plein de drogues différentes (comme au marché !) avec les dealers derrière qui portent sur eux diverses armes… Mais une fois encore, vous ne risquez rien si vous vous promenez simplement devant eux : certains vous feront même coucou de la main !
N’hésitez donc pas à faire appel à cet organisme pour visiter la favéla Rocinha. Cette excursion figure parmi les meilleures que j’ai pu faire lors de mon voyage au Brésil !



J’espère que cet article vous aura plu et vous sera utile lors d’un voyage au Brésil. Si vous avez des questions n’hésitez pas à laisser un commentaire en bas de l’article !
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